Aborder l'histoire des Arts avec le regard d'un professionnel

Publié le par faberfort

rencontre tournage-interviewSi les techniques du documentaire et du court-métrage se retrouvent dans le reportage, les élèves ont perçu la différence qui existe dans la démarche de celui qui filme. Marc Gourdey (documentariste) les a guidés dans une analyse de type Histoire des Arts afin de les rendre capables d’expliquer la particularité du documentaire comme genre à part entière.

 

Deux documentaires ont permis aux élèves de 3H de comprendre la fonction du gros plan et du choix de filmer au plus près du protagoniste, au risque de manquer de recul, pour  transmettre l’impalpable comme une émotion forte ou tout un parcours de vie.

 

Voici ce qu’ils ont écrit à ce sujet :

 

 

Une technique de Didier Nion pour restituer le ressenti d’un personnage grâce à un effet de caméra « plaquée » ( Documentaire « 17 »)

 

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Rien n’échappe au spectateur qui croit presque être à la place du personnage principal. En effet, l’objectif de la caméra est quasiment sur l’épaule du protagoniste si bien que le caméraman suit ses moindres mouvements, subit les à coups abrupts de ses avancées ou reculs. Cette méthode est très efficace pour suivre les changements d’humeur d’un jeune à fleur de peau, qui s’énerve tout seul ou juste parce qu’on touche à sa voiture, par exemple. Tout semble amplifié par cette façon de tourner. A cela s’ajoutent les gros plans, fixes, grâce auxquels on voit toute la tristesse du protagoniste et de son amie avec laquelle il est si désagréable.

 

 

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Alain Cavalier, « Portrait d’une rémouleuse » : comment restituer un parcours de vie en quelques minutes. (documentaire « Portraits »

 

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Dans ce documentaire, Alain Cavalier fait le portrait d’une vieille rémouleuse. C’est un portrait appartenant la série qu’il a faite sur les métiers anciens. Il a réalisé ce projet afin de montrer aux spectateurs, de partager avec eux, la découverte d’un métier qui se perd.

Pour cela, il décide de s’intéresser à une vieille femme ayant été rémouleuse toute sa vie.

 

rémouleuse panoramique


On découvre au long de ce court-métrage une femme âgée de 59 ans ayant vécue dans la pauvreté et des conditions difficiles. Celle-ci nous montre la manière de pratiquer son métier et nous raconte comment s’est déroulée sa vie, quel a été son parcours.

Tout au long du film, on apprend à connaître cette femme et on peut voir se développer une certaine complicité entre celle-ci et le réalisateur, qui lui, essaye de nous faire part de l’expérience de cette femme.

Il tente de rentrer dans l’intimité de cette rémouleuse en lui posant des questions et en lui demandant si elle veut bien lui montrer ses affaires personnelles. Elle lui montre alors son porte-monnaie dans lequel elle a de l’argent, une pince à épiler et un canif dont elle se sert pour canneler. Ces détails sont à la fois au service du réalisme et de l’émotion, deux moyens de capter l’attention du spectateur.

De plus, on peut voir sur son visage la fatigue de la vie, les marques, les rides. Ses mains sont abîmées, écorchées, on suppose que cela est dû à ses activités, faites par tout temps, même en plein hiver.

 

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Cette rencontre s’achève sur l’image de cette femme qui s’en va au loin en faisant sonner sa clochette avec ce qu’elle appelle « sa voiture  » pour reprendre le chemin de son travail.

 

 

La mise en scène subtile est à la fois poignante et symbolique car cette vieille rémouleuse quitte non seulement le plateau de tournage, sur lequel a été filmé l’interview, mais aussi l’écran… et nos vies modernes.

Publié dans Infos 3e

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